Voyage de l’intérieur

Le temps passé à l’atelier est un temps de repli, un voyage entre deux mondes, entre deux rêves, entre deux rives pour aller ailleurs. J’essaie de lâcher prise, de me laisser porter par le processus créatif dans le moment présent.

Dessiner c'est essayer de saisir la trace d’émotions présentes ou passées, un mouvement se dessine, des ondulations parcourent, traversent mes dessins pour traduire les vibrations et résonances du monde qui nous entoure et de mon histoire personnelle, saisir ce que je ressens face à la nature, au fil des saisons.

Mon travail, se fait l’écho de ce voyage intime, onirique, sensible. Le spectateur lui aussi peut du regard suivre un chemin, puis un autre, se perdre et se retrouver.

Je tisse, je dessine un maillage serré, de formes simples répétées et encore répétées,  ce maillage est comme la réminiscence d’histoires intimes ou collectives.

Garder en mémoire ce qui va disparaître, petits ou grands moments.

Dans mes collages, je construis, déconstruis pour créer de nouveaux paysages, j’expérimente, je tâtonne, j’essaie encore et encore pour ouvrir des portes sur de nouveaux territoires à partir de papiers que je peins, que je déchire, que je choisis, que j’associe pour les  coller, ensuite je redessine, comme une cartographie personnelle. Composer et recomposer encore et encore ces nouveaux territoires c’est assimiler,  digérer les différentes expériences vécues, traversées.

Je cherche l’équilibre fragile entre une part d’aléatoire et de maîtrise, la déchirure va révéler l’invisible, le caché, l’oublié, l’interrompu, le possible, une émotion qui ne pourrait pas émerger dans un découpage trop précis.